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La grippe aviaire en 8 questions

La grippe aviaire en 8 questions

La grippe aviaire en 8 questions

1 – Qu’appelle-t-on grippe aviaire ?

Les virus influenza responsables de la grippe sont classés en différents types : A, B et C. Les plus fréquents, les virus Influenza A sont classés en 15 sous-types H et neuf sous type N. Chez les oiseaux, les infections par des sous types H5 et H7 sont particulièrement pathogènes, avec des mortalités de l’ordre de 90 à 100 %. Cette infection peut toucher presque toutes les espèces d’oiseaux, sauvages ou domestiques. Le virus se transmet entre animaux essentiellement par contamination aérienne (sécrétions respiratoires) soit par contact direct, notamment avec les sécrétions respiratoires et les matières fécales des animaux malades, soit de façon indirecte par l’exposition à des matières contaminées (via la nourriture, l’eau, du matériel et des vêtements contaminés). Les oiseaux sauvages sont plus souvent des porteurs de souches de virus sans pour autant ne présenter aucun symptôme. Le contact de ces oiseaux migrateurs avec des volailles domestiques a été à l’origine de différentes épidémies aviaires.

Le virus Influenza aviaire peut éventuellement infecter d’autres espèces animales comme le porc ou d’autres mammifères. On parle d’épizootie de grippe aviaire lorsque la maladie affecte brutalement un grand nombre d’animaux à la fois dans une région donnée.

2 – Le virus influenza aviaire est-il transmissible de l’animal à l’homme ?

Le virus de la grippe aviaire de type A (H5/N1) peut très rarement se transmettre de l’animal à l’homme. C’est ce qui s’est produit en janvier 2004 en Asie, mais également en Chine en 1997 (« grippe du poulet à Hong Kong ») avec un virus A (H5/N1) et aux Pays-Bas au printemps 2003 avec un virus A (H7/N7). La contamination aérienne se fait essentiellement lors de contacts étroits, prolongés et répétés dans des espaces confinés avec des sécrétions respiratoires ou des déjections d’animaux infectés, par voie directe ou indirecte (surfaces et/ou mains souillées par les déjections). De ce fait, ces cas restent exceptionnels et concernent principalement les personnes qui travaillent ou interviennent dans une zone contaminée : éleveurs, techniciens de coopératives, vétérinaires, équipes de nettoyage et de désinfection…

3 – Y a-t-il un risque de contamination lié à la consommation de volailles ou d’oeufs ?

Dans un communiqué du ministère de l’Agriculture daté du 3 décembre, Stéphane Le Foll rappelle aux consommateurs que l’influenza aviaire n’est pas transmissible à l’homme par la consommation de viande, œufs, foie gras et plus généralement de tout produit alimentaire.

La transmission du virus Influenza aviaire s’effectue par voie aérienne. Selon l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA), les propriétés infectieuses des virus influenza sont détruites très rapidement à des températures supérieures à 60°C (pendant 5 minutes à 60°C, 1 minute à 100°C). Dans l’hypothèse d’une ingestion de viande de volaille ou d’oeufs contaminés et crus, le virus serait détruit par l’acidité du liquide gastrique.

4 – Ce virus est-il transmissible d’homme à homme ?

Concernant le virus aviaire H5N1, il n’existe pas de preuve d’une transmission inter humaine significative en Asie selon l’Organisation mondiale de la santé. Mais le risque très faible d’une pandémie humaine repose sur la survenue d’un virus influenza aviaire pathogène « humanisé ». Cette éventualité avait été largement évoquée en 2007, créant un emballement médiatique et une quasi-psychose.

Une telle opération pourrait se faire en cas d’infection du virus aviaire chez une personne déjà contaminée par le virus de la grippe humaine : des échanges de matériel génétique entre ces deux virus pourraient aboutir à l’apparition d’un nouveau type de virus susceptible de se transmettre d’homme à homme, avec un risque d’épidémie voire de pandémie. Là-encore, ces réarrangements génétiques restent rares.

5 – Quels seraient les symptômes de la grippe pandémique ?

Après une durée d’incubation pouvant aller jusqu’à sept jours, la maladie se présenterait vraisemblablement d’abord comme une grippe banale (fièvre supérieure à 38°C associée à des maux de gorge, des douleurs musculaires et des troubles respiratoires comme une toux), mais elle s’aggraverait rapidement du fait de troubles respiratoires sévères. Toutefois, l’intensité et la nature même des symptômes de ce nouveau virus pourraient varier.

Le danger est que les premières victimes de ce nouveau virus se mélangent aux 3 millions de cas hivernaux de la grippe saisonnière. Dans ce cas, il sera difficile de les repérer. S’il existe des tests de diagnostic rapide de grippe, ils ne permettent pas d’en distinguer le type. Seule une virulence plus élevée de ce nouveau virus avec des conséquences sanitaires importantes (hôpitaux débordés…) permettra de donner l’alerte.

Différence entre virulence et contagiosité

La virulence se définit par la capacité d’un virus ou d’un agent infectieux d’induire une maladie grave. La contagiosité se définit par la capacité d’un virus ou d’un agent infectieux d’être transmis d’une personne à l’autre. Le rhume est dû à un virus très contagieux, qui est peu virulent (guérison spontanée). Inversement, certaines méningites virales, parfois sévères, sont dues à des virus qui ne sont pas contagieux. Dans le contexte de la naissance d’une pandémie grippale, il s’agit de l’adaptation d’un virus virulent et peu contagieux, qui devient contagieux ; on redoute l’apparition d’un virus qui, subitement, acquiert la capacité d’être très contagieux et de diffuser rapidement.

6 – Existe-t-il un vaccin chez l’homme ? Quand serait-il disponible ?

Tout d’abord, il convient de préciser que le vaccin contre la grippe saisonnière ne protégerait pas contre un virus muté/humanisé de la grippe aviaire. Un vaccin totalement efficace ne pourra être fabriqué que lorsque la souche du virus responsable de la pandémie sera connue et isolée. Le délai de fabrication serait de plusieurs mois (4 à 6 selon les experts).

7 – Existe-t-il un traitement préventif ou curatif efficace chez l’homme en cas de pandémie grippale ?

Oui, deux classes de médicaments antiviraux sont disponibles :

  • Les inhibiteurs de la protéine virale M2 (amantadine et rimantadine) sont actives contre les virus influenza A, mais présentent quelques inconvénients : elles ont une mauvaise tolérance rénale, hépatique et neurologique. De plus, des résistances apparaissent rapidement ;
  • Les inhibiteurs de la neuraminidase (zanamivir – Relenza ® – et oseltamivir –Tamiflu ®) sont efficaces en réduisant l’intensité et la durée des symptômes s’ils sont administrés dans les 48 heures après l’apparition des premiers symptômes. Ces médicaments possèderaient également une action préventive vis-à-vis de l’infection de la grippe.

Du fait de sa présentation plus pratique, des résultats publiés lors des pandémies annoncées, les autorités ont fait le choix de stocker de l’oseltamivir (Tamiflu ®) en grande quantité. Mais en en 2012, une méta-analyse* s’appuyant sur toutes les études* concernant ce médicament conduites en double aveugle versus placebo a minimisé les bénéfices attendus de ce médicament. Selon ces résultats, les bénéfices se limiteraient à une réduction de la durée des symptômes de 20 heures si le médicament est pris dans les 24 heures suivant les premiers symptômes. Aucune réduction statistiquement significative des complications graves (pneumonie ou hospitalisation) n’aurait été notée. Des résultats qui semblent limiter grandement son utilité en cas de pandémie grippale…

Les antibiotiques, inactifs sur les virus, ne sont utilisés qu’en cas de surinfection bactérienne.

8 – En cas de transmission interhumaine du virus, quelles seraient les mesures permettant de limiter sa propagation (de ralentir la progression de la pandémie) ?

Le virus de la grippe se transmet principalement par des gouttelettes respiratoires émises lors de la parole, de l’éternuement ou de la toux. Différentes mesures devraient ainsi être respectées afin de ralentir la propagation du virus, parmi lesquelles :

  • Le maintien à domicile des personnes atteintes, en l’absence de complications graves, permet d’éviter la transmission du virus notamment en milieu de soin. Les professionnels de santé libéraux assureront la prise en charge à domicile et décideront de l’hospitalisation des cas graves ;
  • La quarantaine à domicile pendant 6 jours des personnes ayant eu des contacts sans protection avec des malades ;
  • Le port de masque permet de limiter le risque de transmission du virus ;
  • Le virus peut aussi se trouver sur les mains et les surfaces inertes. Le respect strict des mesures classiques d’hygiène permet également de limiter le risque de transmission du virus : le lavage des mains est essentiel. Il doit se faire soigneusement au savon durant au moins 30 secondes et doit être répété dans la journée, en particulier après les mouchages et les éternuements, après chaque contact avec un malade, après chaque sortie et retour au domicile. Il est également essentiel de se couvrir la bouche et le nez chaque fois qu’on tousse ou qu’on éternue ; ne pas cracher par terre, mais toujours dans un mouchoir ; utiliser des mouchoirs en papier à usage unique ; toujours se laver les mains après chacune de ces actions ;
  • Enfin, en situation pandémique, des mesures visant à interdire les lieux de rassemblement pourront être prises.

 

David Bême, Mis à jour le 07 décembre 2015

Sources : Direction générale de la santé, Anses, OMS, UE

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